QUÉBEC, le 24 juin 2022 /CNW Telbec/ . En marge des festivités entourant la fête nationale, la ministre de la Culture et des Communications, Mme Nathalie Roy, procède à la désignation de la meunerie artisanale comme élément du patrimoine immatériel du Québec. Par ce geste, elle reconnaît ses valeurs ethnologique, historique et technologique, ainsi que son intérêt public.
On pratique la meunerie artisanale au Québec depuis l’époque de la Nouvelle-France. Le meunier contrôle alors un élément central de la vie rurale : la transformation des grains en farine, un aliment de première importance pour la population locale. Cela explique d’ailleurs pourquoi les seigneuries se sont développées autour des moulins dans plusieurs régions du Québec. La farine est donc à la fois la nourriture du paysan, le revenu du seigneur, mais aussi le salaire du meunier, qui en conserve une part. À la moindre inadvertance, une trop grande vitesse de rotation pourrait entraîner un incendie. Cette préoccupation est d’ailleurs illustrée dans la comptine tirée du folklore Meunier, tu dors, avertissant le meunier du rythme effréné de son moulin.
Chaque moulin ancien possède de l’équipement et des caractéristiques propres qui doivent être préservés, ce qui oblige son gardien, le meunier, à avoir des connaissances dans plusieurs autres domaines, comme la mécanique et la maçonnerie. Le meunier exerce son métier traditionnel en s’adaptant aux changements technologiques et normatifs qui ponctuent sa pratique agroalimentaire, tout en maintenant des savoir-faire ancestraux.
Bien que la majorité de ces anciens moulins aient aujourd’hui disparu, le Québec compte encore près d’une centaine de moulins artisanaux, parmi lesquels 33 sont classés comme immeubles patrimoniaux en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. Une dizaine de ces moulins patrimoniaux sont encore en fonction grâce aux meuniers qui mettent leur savoir-faire traditionnel en pratique.
Citations
« La meunerie artisanale est une pratique traditionnelle au Québec, aujourd’hui tributaire de seulement quelques personnes qui la perpétuent. Afin de favoriser sa reconnaissance et sa mise en valeur, je suis contente de procéder à sa désignation en tant qu’élément du patrimoine immatériel du Québec. La meunerie artisanale a permis de nourrir la population de notre territoire au fil des siècles et, grâce à celles et ceux qui portent cette tradition rare et fragile, elle continuera d’être une source de fierté collective. »
Nathalie Roy, ministre de la Culture et des Communications
« L’Association des moulins du Québec accueille avec enthousiasme la désignation de la pratique artisanale du métier de meunier comme élément du patrimoine culturel immatériel. Cette reconnaissance contribuera à valoriser cet héritage encore bien vivant dans quelques moulins artisanaux du Québec. L’Association collabore actuellement à l’élaboration d’une formation sur la transmission de ce savoir-faire, entre le maître meunier et son apprenti. La désignation, nous en sommes persuadés, sera aussi source de motivation pour des jeunes à s’engager dans une pratique atypique certes, mais dont la valeur est reconnue par l’État. »
André Anglehart, président de l’Association des moulins du Québec
« La Corporation du Moulin Légaré est très heureuse de la désignation officielle de la pratique artisanale du métier de meunier en tant qu’élément du patrimoine culturel immatériel du Québec par la ministre de la Culture et des Communications du Québec. Les nombreux savoir-faire des meuniers du moulin Légaré, mais également de tous les meuniers artisans du Québec, sont à présent reconnus comme faisant partie de l’histoire et de l’identité de la nation québécoise.
Une telle reconnaissance permettra de sensibiliser la communauté à l’urgence de la sauvegarde de cette tradition qui se transmet de génération en génération depuis plus de 250 ans. Les meuniers artisans et leurs moulins sont précieux pour la population qui les entoure. Alors qu’autrefois, les meuniers étaient responsables de la survie du peuple québécois, ils sont aujourd’hui responsables de la sauvegarde de savoir-faire qui tissent des liens entre le passé et le présent et qui créent un partage entre les amateurs de culture, d’histoire et de gastronomie. La désignation apporte de l’eau au moulin qui en avait bien besoin. »
Michel Goyer, président la Corporation du Moulin Légaré
Faits saillants
La meunerie artisanale est la transformation des grains en farine qui repose sur un ensemble de connaissances et de savoir-faire transmis de maître à apprenti. Elle se distingue de la minoterie industrielle par l’utilisation d’une machinerie ancienne. L’artisan meunier comprend bien le fonctionnement et connaît tous les rouages du moulin ancien dont il est maître et gardien.
En l’absence de technologies, le meunier développe ses sens afin de s’assurer de la qualité de la farine. Il donne également vie à des immeubles patrimoniaux, où il transforme le grain en une farine de grande qualité .
Liens connexes
Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Fiche de la meunerie artisanale
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SOURCE Cabinet de la ministre de la Culture et des Communications
Renseignements:
Sources : Maxime Roy. Directeur des communications. Cabinet de la ministre de la Culture et des Communications. 581 989-6037; Information : Équipe des relations médias, Ministère de la Culture et des Communications, 418 380-2388